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Depuis qu'ils nous ont fait ça ≡ Aurélie Garand

Depuis qu'ils nous ont fait ça ≡ Aurélie Garand

Le 30 mars 2017, il y a tout juste 8 ans, Angelo Garand, un Voyageur de 37 ans, est assassiné par le GIGN lors d’un repas de famille, près de Blois. Sa sœur Aurélie Garand témoigne de la violence de l’État, qui protège, comme toujours, ses agents de police malgré leurs mensonges et la falsification des preuves. D’après le collectif Désarmons-les, 55 personnes ont été tuées par la police en 2024, et ce chiffre ne fait qu’augmenter.

« Une exécution légale de plus au soi-disant pays des droits de l’Homme1. »

5 balles dans le cœur, les poumons, le foie et un rein. À quelques mètres de toute la famille réunie autour d’un barbecue. Les membres du GIGN qui ont assassiné Angelo Garand invoquent la légitime défense. Ils prétendent qu’il représentait un danger pour eux. Ils ont menti à la justice, falsifié les preuves et été acquittés par la justice. En 3 ans, l’affaire est pliée. C’est un « non-lieu » : circulez, y a rien à voir !

Depuis qu'ils nous ont fait ça ≡ Aurélie Garand

C’est une énième peine de mort déguisée. Mais, pour les médias, c’est Angelo Garand le coupable, car il était un « Gitan », un multirécidiviste, un drogué, qui avait déserté la prison lors d’une permission de sortie. Donne-t-on une permission de sortie à une personne qu’on considère comme dangereuse ? Pourquoi envoyer une unité anti-terroriste pour « neutraliser » un homme ayant une lame de couteau de 5 centimètres ?

« Si on cherche à comprendre ce qui a mené Angelo à la mort, c’est la prison qui vient en premier2. »

Aurélie Garand raconte l’état de choc, le soutien précieux des réseaux de victimes de violences policières et pénales, le mépris de classe des avocats et des juges. 

Dès son plus jeune âge, Angelo Garand a été stigmatisé et criminalisé. À 14 ans, il est entré pour toujours dans le collimateur de la police et de la justice pour avoir volé une pomme à un voisin. Le GIGN l’a assassiné à 37 ans, mais toute sa vie a été brisée par l’engrenage carcéral, alors que la prison, pour reprendre les termes du sociologue Didier Fassin, est inefficace, injuste, et indigne.

Depuis qu'ils nous ont fait ça ≡ Aurélie Garand

« C’est une très vieille obsession pour l’État de chercher à nous domestiquer, à nous mettre dans des cases pour prendre le contrôle sur nous3. »

Aurélie Garand témoigne du racisme envers la « communauté des gens du voyage », les Gitan·es, les Tsiganes, les nomades ─ toustes différent·es et pourtant enfermé·es dans une même case.

La répression et le contrôle des Voyageur·ses remontent au XIXe siècle, avec l’instauration du carnet anthropométrique en 1912, les camps de concentration durant la seconde guerre mondiale (démantelés un an après la Libération !), et aujourd’hui les « aires d’accueil », situées dans les endroits les plus pollués en périphérie des villes et soumises au harcèlement permanent de la police. 

Depuis qu'ils nous ont fait ça ≡ Aurélie Garand

Mon avis

Depuis qu’ils nous ont fait ça…, publié par les éditions (indépendantes) du bout de la ville, est un texte sans fard, plein de courage et de fierté, aussi court qu’intense, qui m’a bouleversée et révoltée. Un devoir de mémoire pour montrer au plus grand nombre la nécessité de lutter collectivement contre le « terrorisme d’État4 ». On oublie pas, on pardonne pas. Car ni la police, ni la prison ne mènent à un monde meilleur ! 

Lisez aussi

Voir aussi

L’envolée

Désarmons-les

Observatoire international des prisons

1. Page 57. -2. Page 61. -3. Page 38. -4. Page 103.

Depuis qu’ils nous ont fait ça…

Aurélie Garand

Les éditions du bout de la ville

2022

112 pages

10 euros

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