Yasmina Khadra
Éditions Julliard
2005
Vous trouvez cette phrase moyenne ? Moi aussi, comme l’ensemble du roman.
Amine Jaafari, d’origine arabe mais naturalisé israélien, est un brillant chirurgien, bien intégré et vivant dans un beau quartier de Tel-Aviv avec son épouse Sihem. Mais sa vie bascule lorsqu’un attentat éclate dans un restaurant car il s’avère que le kamikaze n’est autre que son épouse.
Il tombe des nues car il n’avait jamais soupçonné qu’elle puisse être fanatique : elle a embrassé la cause palestinienne alors que, de son côté, il avait fait en sorte d’évacuer la religion et la politique de sa vie. Le voilà rattrapé par l’histoire de son peuple et le conflit israélo-palestinien. Il tente alors de comprendre ce qu’il s’est passé dans la tête de son épouse.
Le thème était pourtant crucial, mais le style de Yasmina Khadra m’insupporte. Comme dans ma précédente lecture, je retrouve les mêmes défauts narratifs : une situation initiale banale (l’homme qui a réussi sa vie et qui la voit se fissurer, comme s’il n’avait rien vu venir), des rebondissements peu nombreux (heureusement que le livre est assez court), et une fin prévisible (amorcée par le texte d’intro). Quant au style, hormis l’abus des points de suspension et les retours à la ligne censés créer le suspense, les descriptions sont pompeuses, précieuses, grandiloquentes (« un frisson me griffe le dos avant détendre sa reptation furtive jusque dans ma poitrine »), faites pour être citées, comme si l’auteur aimait se regarder écrire de pseudos belles phrases (comme les gens qui aiment s’écouter parler, vous voyez ?).
Il y a aussi ce travers qui consiste à exposer les faits au lieu de les traduire en acte : par exemple, au lieu de créer une scène d’amitié complice autour d’un dialogue, il écrit que les personnages partagent une « formidable amitié », ce qui ne donne pas le même effet. Ça donne l’impression de lire un scénario très descriptif plutôt qu’un roman avec des personnages, des émotions, des actions, et ça enlève toute chair et crédibilité à l’histoire.
Voilà, Yasmina Khadra n’est décidément pas pour moi et je m’en tiendrai là. Toutefois le cadre historique et religieux m’intéresse et j’aurai sûrement l’occasion de lire d’autres romans ou ouvrages sur le conflit israélo-palestinien.
Les Français jihadistes David Thomson
Ce que tient ta main droite t'appartient Pascal Manoukian
Terroristes Marc Trévidic
Terreur dans l'Hexagone Gilles Kepel
L’Attentat
Yasmina Khadra
Éditions Pocket
2011
256 pages
7,40 euros