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Bibliolingus a trois ans : bloguer, pour qui, pour quoi ?

À l’aube 2015, Bibliolingus a trois ans.

J’observe autour de moi des blogueuses qui témoignent de leur amour pour la blogosphère telle qu’elle était il y a de cela quelques années. On dirait qu’elles parlent d’une époque ancestrale, mais tout va si vite avec internet. Je voudrais te faire part ici de la blogosphère telle que je la perçois de mes yeux depuis trois ans.

Avant d’ouvrir ce blog, je ne connaissais rien à la blogosphère et aux réseaux sociaux, seulement Facebook de loin en loin (et le moins possible à vrai dire). Je pensais qu’on pouvait s’exprimer en toute liberté et que c’était une belle chose. Mais en vérité, il ne s’agit pas tant d’avoir la liberté d’expression que d’être entendu.

Finalement, la blogosphère telle que je la connais aujourd’hui ressemble aux médias : sur les réseaux sociaux, c’est à celui qui crie le plus fort, celui qui se dévoile le plus, celui qui est le plus provoquant, celui qui a le plus d’influence. Et moi je ne suis rien de tout cela, je cherche seulement des vérités, et à partager les miennes.

Alors non, je ne crie pas, je n’ai aucune influence, je parle simplement. Jusqu’à présent j’ai publié une chronique par semaine en moyenne. J’ai pris mon clavier sans me soucier des mots magiques qui référencent les liens sur les sacro-saints Google et Facebook. J’ai choisi de ne parler que du livre en question et des réflexions qu’il soulève. J’ai choisi un format plutôt long, antagoniste avec l’esprit d’internet qui célèbre le texte court habillé de mots-clé et de titres accrocheurs. Je lis les blogs, beaucoup dans le silence, parfois avec un petit commentaire. Je ne crie pas, je n’abuse pas des newsletters, et chaque article posté est issu d’une mûre réflexion. Publier un article n’est pas un acte anodin ; quelques exemples l’ont récemment prouvé.

J’écris peu d’articles mais je soigne mes mots ; je ne suis pas prolixe, je n’écris que les mots qui sont nécessaires à mes yeux. Je ne raconte pas ma vie sur mon blog ni sur les réseaux sociaux, qui ne sont pour moi que des outils d’accès à la connaissance du monde. Je n’ai que des chroniques à donner, rien de plus.

Non seulement je ne crie pas, mais en plus je ne traque pas les nouveautés. Je préfère même dénicher de vieux bouquins en bibliothèque difficilement accessibles neufs, c’est dire ! Je ne fais pas non plus de challenge, de lecture commune, de « swap » ou autres rendez-vous de la blogosphère. Et pour ne rien arranger, j’ai aussi choisi de privilégier l’édition indépendante et les livres moins connus.

Comble de tout, je ne lis pas que de la littérature, mais aussi de la « non-fiction ». Je crois en la littérature politique. Et finalement, la blogosphère ressemble aussi à la vraie vie : quand j’ai créé mon blog, j’avais envie de parler de questions géopolitiques, économiques, sociales et écologiques importantes, de celles qui me tiennent éveillées chaque jour. Mais comme dans la vraie vie, et comme dans les médias, les gens s’en fichent. C’est chouette parce que sur la blogosphère il y a une grande effervescence autour de la littérature (ce sont les arbres qui cachent une forêt de non-lecteurs), mais les sciences humaines et les questions d’actualité ont peu de place.

Tout est politique. Je ne lis pas pour me détendre ou apaiser mon cœur ; je lis pour ressentir le monde et construire mon esprit critique.

Autant de choix qui font que je me sens en décalage dans la blogosphère. Ma façon de bloguer est peut-être comme le télégramme à l’heure du téléphone. Me serais-je trompée de média pour m’exprimer ?

Soufflons les trois belles bougies de Bibliolingus, qui a tenu malgré les tempêtes et les remises en question. J’aime ce blog, et j’aime en prendre soin. Mais pour préserver mon plaisir de bloguer, j’ai choisi de publier moins de chroniques et de choisir différemment mes lectures, quitte à m’enfoncer un peu plus à contre-courant. Le temps qui passe est précieux ; je pense à ce qui est essentiel, et il me reste beaucoup de choses à faire. Lire certes, mais pas que.

Je ne suis pas très dans les convenances ; une année civile qui finit, une autre qui commence, ça n’a pas toujours d'importance. Mais si ça en a pour toi, alors je te souhaite une belle année 2015, et je te souhaite de consacrer du temps à ce qui est cher à ton cœur.

J'entame l'année avec Non c'est non. Petit manuel à l'usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire, un texte essentiel à la vie d'une femme.

Bonnes lectures,

Lybertaire

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K
J'arrive bien après la 'bataille', qui n'en est pas une puisque nos sommes tous (il y a un masculin dans le groupe) d'accord. En pleine rentrée littéraire, les tentations tombent sous les yeux, pas toujours dans les mains. Mais l'on reste humain, la curiosité demeure. Après, oui, il faut laisser de la place à la non fiction, aux vieilleries (ma bibli garde quasiment tout, son 'magasin' est une malle aux trésors!)(mais toutes n'ont pas cette habitude, et on les comprend)<br /> Je vais ajouter bibliolingus à mon agrégateur (qui est G2reader, pas trop mal non plus) Les blogs parlant documents sont plus nombreux qu'on ne croit, mais hélas moins visibles. 
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L
Merci pour ton commentaire Galéa, toujours sincère et constructif ! Effectivement, je devrais peut-être me rapprocher de cet autre cercle de blogs géopolitiques.<br /> J'aime bien l'image du jardin personnel comme tu dis (même si j'aimerais bien en avoir un vrai, de jardin^^), que j'ai envie de préserver : j'ai repris du poil de la bête ! Avec les conneries que j'entends depuis janvier, je trouve que mon espace d'expression prend du sens.<br /> A bientôt !
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S
Je comprends ce que tu veux dire dans ce billet (bien après tout le monde, comme d'hab...). ceci dit, il y a plusieurs blogosphères littéraires, il y a celle que tu déplores ici, mais il n'y a pas qu'elle. Il y a en une autre beaucoup plus exigeante, que tu appellerais plus politique sans doute, plus tournée vers le non-fiction (social ou géo-po), dans lequel tu te retrouverais davantage. Après, il ne faut pas tout confondre non plus, les swaps et autres joyeusetés font partie des moments où les blogueurs se rencontrent et communiquent (et moi ce que je préfère dans la blogo ce sont les blogueurs dont certains sont maintenant importants dans ma vie), et cela n'a rien à voir avec celui qui crie le plus fort ou qui raconte sa vie (je fais partie de ceux qui se répandent, et j'assume totalement). Et puisque j'arrive après tout le monde, et que je peux espérer que personne ne vienne lire mon commentaire hormis toi, je pense qu'une partie de la blogo est complètement vérolée, et se résume à un exercice de promotion des grandes maisons d'édition qui ont de la publicité gratuite chez des blogueuses auto-déclarées influentes. Mais je crois que ce n'est pas une fatalité, et qu'une tendance plus exigeante, qui n'a rien à gagner en publiant des billets, peut résister. <br /> Tout ça pour dire que que tu ne t'es pas trompée de moyen d'expression, le blog reste un merveilleux outil et un chouette jardin personnel. Je te souhaite une très belle troisième année...en espérant que toi tu résistes parce que d'autres ont quitté le navire à notre grande tristesse.<br /> Belle journée (et pardon pour la longueur du comm, mais tu as posé de vraies questions)
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L
Merci la Comète :)
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U
Je découvre ton blog avec ce billet ! C'est sûr je reviendrai !! :)
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L
Merci Gaby :) C'est réconfortant de se sentir avoir une place dans la nébuleuse des blogs :) Je me suis effectivement lancée la semaine dernière, et devine quoi ? J'ai choisi Netvibes !!
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G
Très beau billet et très honorable comportement. Je suis ravie de savoir qu'il existe de tels blogs. Plus discrets, ce sont aussi des plateformes plus travaillés et réfléchis. Peu importe que tu ne sois pas dans le top 10 des plus lus, cela reviendrait à dire que tu es conventionnelle et tu n'aurais plus de raisons d'être. Continue sur ta lancée Bibliolingus ! Etant du groupe des internautes hyper-explosives, j'admire ta façon de faire et que je ne peux calquer. Je suis de nature trop impatiente et irréfléchie pour cela, pourtant j'aime également les textes appronfondis et dont les idées sont poussées.Et pour répondre à une question, comme agrégateur de flux, netvibes est pas mal du tout :)
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L
Coucou ! Comment s'appelle ton agrégateur de liens, que j'y jette un œil ?
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L
Chose promise hier... j'ai (enfin) enregistré ton blog dans mon agrégateur ! Plus question de passer sans rien dire maintenant ! :)
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L
Coucou Praline ! Merci pour ton message ! Ce post m'a fait du bien : je ne pouvais plus me tenir à écrire toutes les semaines, c'était une trop grande contrainte compte tenu de mon activité pour l'association AlterLibris. Je lis et j'écris quand je peux, et tous les dix jours ça me semble bien !
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