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La Route de Los Angeles ≡ John Fante

 La Route de Los Angeles

John Fante

Christian Bourgois éditeur

1986

 

La Route de Los Angeles raconte le passage à l’âge adulte d’Arturo Bandini, jeune homme provocateur et rêveur, qui doit pourtant trouver du travail pour nourrir sa famille.

« Tu n’es qu’un garçon qui a lu trop de livres1. »

Chez Arturo Bandini, ce n’est pas la modestie qui l’étouffe ! Arrogant, voire hautain, Arturo rêve de devenir un écrivain célèbre, ou bien un peintre ; enfin il ne sait pas trop encore, mais il rêve de génie, de célébrité, de richesse et de romantisme. Rebelle dans l’âme, il dénigre l’éducation parentale et passe son temps à baratiner et à (se) raconter des histoires, ou à regarder sous les jupons de la bibliothécaire.

Pourtant, à tout juste 18 ans, il doit bien chercher du travail pour nourrir sa mère et sa sœur. Mais quand on s’appelle Arturo Bandini, on ne se laisse pas embarquer dans une conserverie de poisson sans se pavaner : parce que le grand Arturo Bandini est écrivain, figurez-vous ! S’il travaille dans une conserverie, ce n’est pas pour gagner de l’argent mais pour son prochain livre ! En attendant, il n’a pas aligné un mot et cumule les bourdes dans l’atelier…

« Le bruit s’était maintenant répandu dans toute la conserverie, qu’une personnalité de renom était parmi eux, l’immortel Arturo Bandini en chair et en os, l’écrivain célèbre, et il était allongé là, composant certainement quelque chose pour la postérité, ce grand écrivain qui s’était spécialisé dans le poisson, qui travaillait pour ving-cinq malheureux cents de l’heure, par pu esprit démocratique. Il était en fait si célèbre que - enfin, il était vautré là, à plat ventre au soleil, vomissant ses tripes, trop malade pour supporter l’odeur du sujet de son prochain livre. Un ouvrage sur les pêcheries californiennes ! Oh, quel écrivain ! Un ouvrage sur le dégueulis californien ! Oh, quel écrivain unique2 ! »

Pour finir

Arturo Bandini a tout du petit morveux, encore empreint de la cruauté propre à l’enfance, qui doit se confronter au monde des adultes. Mais ce garçon enflammé et provocateur est un personnage terriblement attachant qui évoque avec une grande justesse et beaucoup d’humour toutes les sensations et les malaises de l’adolescence : la tête pleine d’idéaux, d’ambition et de femmes idéalisées, Arturo se frotte au monde du travail et aux conditions de travail difficiles en se mettant toujours dans la panade.

Vraiment drôle, touchant, saisissant de justesse à propos de l’adolescence : La Route de Los Angeles est un roman exceptionnel (le premier de John Fante mais publié à titre posthume) qui n’a pas vieilli. Le style est excellent, incroyablement fluide, rythmé et transparent dans l’état d’esprit de l’adolescent. En dire plus, ce serait gâcher votre bonheur !

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Bandini

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1. Page 22. -2. Page 95.

La Route de Los Angeles
(The Road to Los Angeles, titre original)
Traduit de l’américain par Brice Matthieussent
Christian Bourgois éditeur
Collection 10/18 n°2028
1989
270 pages
7,10 euros

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